Missak Manouchian
Missak Manouchian (arménien occidental : Միսաք Մանուշեան, arménien : Միսաք Մանուշյան), ou Michel Manouchian, né le 1er septembre 1909 à Adıyaman (Empire ottoman) et mort fusillé le 21 février 1944 à la forteresse du Mont-Valérien (France), est un militant communiste, résistant, ouvrier, et poète arménien immigré en France.
Il est connu pour avoir été l'adjoint de Joseph Epstein à la tête des FTP-MOI de la région parisienne de la Résistance intérieure française à partir d'août 1943. Il est le plus haut gradé du « groupe Manouchian-Boczov-Rayman » de vingt-trois résistants, arrêtés en novembre 1943 puis jugés expéditivement, fusillés et stigmatisés par la campagne anticommuniste et antisémite de l'Affiche rouge en février 1944.
Survivant du génocide arménien de 1915, il se réfugie en septembre 1924 en France, devenant « Français de préférence ». Menuisier de formation, il exerce le métier de tourneur, qu'il apprend sur le tas. Il s'engage à la suite de la crise du 6 février 1934 dans le Parti communiste français (PCF), par communisme et antifascisme. En juillet 1935, il est élu cadre de la Section française du Comité de secours pour l'Arménie (HOG) et accède à la direction du journal de l'organisation, Zangou. Il joue ensuite un rôle central au sein de l'Union populaire franco-arménienne après la disparition du HOG en 1937.
Il est mobilisé dans l'armée en octobre 1939 puis démobilisé après la défaite française et l'armistice du 22 juin 1940. Affecté à l'usine Gnome et Rhône d'Arnage pendant une année, il devient ensuite militant communiste clandestin à partir du printemps 1941, moment où il parvient à rentrer à Paris. Il est arrêté le jour de l'attaque allemande contre l'URSS ; rapidement libéré, il est ensuite intégré en février 1943 aux FTP-MOI de la région parisienne, qui ont succédé à l'Organisation spéciale. Alors que les arrestations s'enchaînent, il est choisi en août 1943 pour en être commissaire militaire. Après une trentaine d'opérations de son groupe dans Paris, il est arrêté trois mois plus tard par les brigades spéciales de la police française après une longue filature. Torturé, il est ensuite livré à la police secrète de l'armée allemande. Un tribunal allemand le condamne à mort avec 22 de ses camarades. Figure de la résistance armée, il meurt, comme il l'écrit à son épouse Mélinée juste avant son exécution, « en soldat régulier de l’Armée française de la Libération ».
Missak et son épouse Mélinée Manouchian sont accueillis au Panthéon le 21 février 2024, quatre-vingts ans jour pour jour après l'exécution de Missak.