Fimographie de Kim Chase

Kim Il-sung

Kim Il-sung (en coréen : 김일성, prononcé : /kim.il.s͈ʌŋ/), retranscrit parfois sous les formes Kim Il-Seung ou Kim Il-Sŏng, né le 15 avril 1912 à Man'gyŏngdae (Corée, alors Empire du Japon) et mort le 8 juillet 1994 à Hyangsan (Corée du Nord), est un homme d'État nord-coréen. Fondateur et premier dirigeant de la Corée du Nord en 1948, il dirigea le pays jusqu'à sa mort. Le 5 septembre 1998, l'Assemblée populaire suprême le proclame à titre posthume « président éternel de la République », un titre symbolique consolidant son statut quasi divin au sein du pays. Fondateur d’un régime dictatorial de type totalitaire, autocratique et dynastique, Kim Il-sung établit un système politique basé sur l’idéologie du juche (주체), une forme de socialisme intégrant un nationalisme coréen prononcé. Le juche, développé à partir du communisme et du marxisme-léninisme, met l'accent sur l'autosuffisance économique, l’indépendance politique et l’autonomie militaire, dans une logique de rejet des influences extérieures. Cette idéologie sert à légitimer un pouvoir fortement centralisé, structuré autour du collectivisme, d’un étatisme rigide, et d’un culte de la personnalité centré sur le dirigeant suprême. Kim Il-sung se positionne ainsi comme le garant de l’indépendance de la Corée du Nord, tout en exerçant un contrôle absolu sur tous les aspects de la vie nationale. Il est couramment désigné sous le titre de Grand Dirigeant ou Dirigeant suprême (위대한 수령, widaehan suryŏng). Il est surnommé le « président éternel » ou même le « professeur de l'humanité tout entière » dans la propagande nord-coréenne. À partir des années 1960, Kim Il-sung accorde une importance croissante à l’Armée populaire de Corée, renforçant progressivement son rôle dans la défense du régime. Cette militarisation se consolide particulièrement dans les années 1970 et 1980, faisant de l’armée un pilier essentiel du système politique nord-coréen et contribuant à structurer la société, souvent au détriment des besoins de la population. Kim Il-sung occupe les postes de Premier ministre de 1948 à 1972, puis de président de la République à partir de 1972, tout en dirigeant sans interruption jusqu'à sa mort le Parti du travail de Corée. Son régime s’inscrit dans une forme de communisme unique, où le socialisme est réinterprété pour répondre aux exigences de l’indépendance nationale et à la volonté de maintenir un contrôle absolu de l’État. Son fils Kim Jong-il lui succède à la tête du régime et du parti, poursuivant la même politique jusqu'à sa mort en 2011. Son petit-fils, Kim Jong-un, est l'actuel dirigeant de la Corée du Nord, faisant de la famille Kim la première dynastie communiste héréditaire de l'histoire.