Auguste
Auguste, né le 23 septembre 63 av. J.-C. à Rome sous le nom de Caius Octavius (d'où l'appellation d'Octave pour ses années de jeunesse), puis adopté par Jules César en 45 av. J.-C. sous le nom de Caius Iulius Caesar Octavianus (d'où l'appellation d'Octavien), titré Augustus par le Sénat romain en 27 av. J.-C. et appelé ensuite officiellement Imperator Caesar Divi Filius Augustus (« Empereur César, Fils du Divin, Auguste »), est le premier empereur romain, du 16 janvier 27 av. J.-C. jusqu'à sa mort le 19 août 14 apr. J.-C., à Nola près de Naples.
Issu d'une riche famille de rang équestre, éduqué à Rome selon les coutumes de l'aristocratie républicaine, il devient par testament à 19 ans, en 44 av. J.-C., le fils adoptif de son grand-oncle Jules César, peu après l'assassinat de ce dernier. Retournant en Italie d'où il s'était absenté pour terminer sa formation littéraire et philosophique, s'attachant un temps le soutien de Cicéron pour pouvoir réclamer son héritage et son nouveau nom, il forme peu après, avec Marc Antoine et Lépide, le second triumvirat, afin de défaire les assassins de César. Octave fait exiler Lépide près du mont Circé, et mène ensuite la dernière guerre civile de la République romaine contre Marc Antoine, défait aux côtés de Cléopâtre en 31 av. J.-C. à la bataille d'Actium. Leur suicide l'année suivante laisse Octave seul maître de Rome.
Après la dissolution du second triumvirat, Octave fait mine de restaurer les institutions républicaines. Bien qu'en théorie il rétablisse les prérogatives du Sénat, des magistrats et des assemblées législatives, il conserve dans les faits un pouvoir autocratique et continue de gouverner sans en référer au Sénat. Entre 31 et 23 av. J.-C., Octave, devenu en janvier 27 av. J.-C. Auguste, s'empare peu à peu, légalement, de pouvoirs qui lui sont conférés à vie par le Sénat, comme la puissance tribunitienne ou la censure. Il refuse néanmoins de porter un titre monarchique et se baptise plus simplement Princeps Civitatis (« Premier de la Cité »). L'année 27 av. J.-C. marque ainsi l'avènement d'un nouveau régime politique à Rome : l'Empire, ou principat, dont Auguste est de fait le premier chef suprême, réunissant en sa personne le pouvoir de commander à la ville et aux armées, le pouvoir de faire les lois et d'opposer son véto tout en bénéficiant de l'inviolabilité physique et sacrée.
Avec le règne d'Auguste débute pour Rome une période de stabilité, traditionnellement connue sous le nom de Pax Romana, après un siècle de déchirements politiques et de guerres civiles. Le monde romain n'est alors plus menacé par de grandes guerres d'invasion ou par des confrontations avec des rivaux équivalents pendant près de deux siècles. Pour l'essentiel, les guerres deviennent défensives, ponctuellement de conquête. La superficie de l'Empire augmente de façon importante avec les annexions de l'Égypte, de la Dalmatie, de la Pannonie, du Norique et de la Rhétie et les dernières conquêtes en Afrique, en Germanie et en Hispanie. Auguste stabilise les régions frontalières grâce à des états tampons et parvient à conclure une paix avec l'Empire parthe.
Auguste réforme le système de taxation, développe les voies de communication en leur adjoignant un réseau officiel de relais de poste, et établit une armée permanente postée dans des provinces données, et ancrée sur une frontière pérenne, le limes. Il fonde la garde prétorienne, destinée à le protéger dans Rome, ainsi que toute une gamme de corps spéciaux destinés à la gestion de la ville de Rome, tels que les services de polices et de pompiers. Opérant une vaste réforme administrative de la capitale de l'Empire, la divisant en nouveaux quartiers, veillant à la salubrité des constructions et à la lutte contre les inondations et les incendies, Auguste transforme très largement le visage de la ville : une grande partie des monuments de la ville est construite, rénovée et embellie durant son règne.
Auguste meurt en 14 apr. J.-C., à l'âge de 75 ans, probablement de causes naturelles, mais des rumeurs font état d'un possible empoisonnement à l'instigation de son épouse Livie. Son fils adoptif Tibère lui succède à la tête de l'Empire romain. Peu après sa mort, il est divinisé par le Sénat, entérinant de fait un culte naissant voué à sa personne qui s'était progressivement répandu dans l'Empire.