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Haroldo Conti, homo viator
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  • Durée du film complet: 0 Mn
  • Sortie: 01 Janvier 1970
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Caras y Caretas

Caras y Caretas était une revue hebdomadaire satirique et d’information, fondée en 1898 par le journaliste espagnol Eustaquio Pellicer comme version argentine d’une revue homonyme paraissant alors en Uruguay. Placée d’abord sous la direction de José Sixto Álvarez, elle connut une ascension rapide et un succès durable avant de disparaitre en 1941. Ultérieurement furent publiées deux revues de même titre : en 1982 (« deuxième époque »), puis en 2005, à l’initiative de Felipe Pigna (« troisième époque »). Le présent article traite du Caras y Caretas de la 1re époque (1898-1941), publication emblématique du journalisme graphique en Argentine, acteur clef dans la modernisation culturelle du pays dans la première moitié du XXe siècle. En effet, en plus d’avoir favorisé le processus de professionnalisation du journalisme argentin, la revue soutenait les tendances progressistes dans le débat culturel et politique contemporain sur des sujets tels que le langage, la censure au théâtre, la loi sur le divorce, la question pédagogique, la loi électorale, etc., et joua ainsi un rôle de premier plan dans cette période d’ouverture et de remise en question de l’hégémonie culturelle et politique de l’ancienne élite en Argentine. Caras y Caretas de la première période appartenait au type généraliste et mixte de magazine, s’inspirait de publications européennes et américaines semblables, et couvrait tous les sujets de politique, de mœurs, de culture et de société, rendant à ce titre témoignage de quatre décennies d’histoire politique, sociale et culturelle de l’Argentine. La revue affirmait, comme l’une de ses valeurs, son intérêt pour le temps présent et pour la modernité, et assurait être au fait de l’actualité nationale et internationale, des découvertes scientifiques et des nouveautés dans tous les domaines. En tant qu’entreprise moderne, elle affirma d’emblée sa place singulière dans le paysage médiatique argentin et contribua à faire surgir une nouvelle génération d’auteurs et de graphistes et à les professionnaliser ; elle exigeait de ses collaborateurs des produits courts et innovants, répondant à l’esprit de l’écriture journalistique moderne, et se distinguait par la nature de ses textes, où se trouvaient conjugués humour et journalisme sérieux. Sa singularité s’exprimait aussi par la mise en avant des aspects économiques : à la différence de ce qui était usuel dans la presse d’alors, Caras y Caretas faisait, dans son prospectus de promotion, ouvertement référence aux coûts, exhibait les formulaires d’abonnement, communiquait le tarif des petites annonces, et évaluait les chances financières de succès ou d’échec ; en corollaire, la rédaction omettait délibérément de spécifier les buts proprement éditoriaux. La revue présentait ainsi, dès 1898, tous les caractères du journalisme de masse du siècle nouveau : hétéroclitisme du contenu, centralité de la photographie d’actualité, tendance à fictionnaliser l’actualité, recours à la publicité pour son financement, et rémunération ordinaire des producteurs de contenu. Caras y Caretas fut pionnière également en ceci qu’elle s’adressait à l’ensemble du public, sans distinction de classe sociale, de statut culturel ou d’affinités idéologiques. Le modèle commercial et le souci de rentabilité entraînaient la nécessité de s’assurer l’entrée dans tous les foyers et de viser un public aussi large et hétérogène que possible, sans exclure les immigrants ; il s’agissait de mettre à la disposition de l’ensemble des lecteurs, et à un prix abordable, des textes et des images les plus variés afin que tous, sans nécessité de justifier de compétences spécifiques, puissent les apprécier comme de simples consommateurs sur le marché culturel. Ce parti-pris mercantile, du reste tout à fait assumé, impliquait également de mettre en adéquation sa politique éditoriale avec les attentes du public, d’aborder les sujets politiques avec indépendance vis-à-vis de tout parti politique (pour ne s’aliéner aucun lecteur), et de s’en tenir à un style humoristique sans âpreté et à une satire modérée. Enfin, Caras y Caretas s’efforçait d’impliquer activement ses lecteurs, les invitant notamment à participer à des enquêtes d’opinion, les incitant à envoyer des contributions etc. Par tous ces aspects, Caras y Caretas contrastait avec la plupart des autres revues, comme p. ex. sa rivale Don Quijote, qui se caractérisait par son intransigeance idéologique, par un lectorat compartimenté, et par un modèle économique fragile où les recettes provenaient presque exclusivement des abonnements. Caras y Caretas fut novatrice également en matière graphique, en particulier par la publication de reportages photographiques (avec des images de haute qualité), par la pratique du photomontage et de la photo truquée, par la combinaison — jusque-là inédite en Argentine — de la photographie et du dessin, et par l’inclusion des premières historiettes, ancêtres de la bande dessinée. La mentalité progressiste qu’aimait à afficher la rédaction se manifestait aussi à travers les aspects techniques de l’édition. Politiquement, la revue fut fondée dans le contexte du régime oligarchique dit République conservatrice, régime marqué par le clientélisme, la fraude électorale et le caudillisme. En dépit de la montée en puissance de l’opposition, qu’elle fût radicale et dirigée contre le système en tant que tel (anarchisme et socialisme) ou modérée (dénonçant la corruption et la fraude), l’élite criolla (= de vieille souche argentine) continuait de considérer le pouvoir comme sa propriété particulière et faisait fi du nouvel espace public élargi alors en cours de constitution, s’étendant désormais bien au-delà de cette élite ; emboîtant le pas à cette nouvelle donne socio-politique, Caras y Caretas devint partie prenante de cet élargissement de la sphère publique, accompagna la société argentine dans ce processus, et allait s’intéresser sans cesse davantage aux questions publiques, jetant un défi au monopole d’opinion détenu jusque-là par l’élite traditionnelle ; la revue aida l’idée de participation politique à prendre pied en Argentine, par le biais d’une mise en scène du lecteur comme figure active et revendicative. La revue cependant avait soin d’éluder les prises de position politiques tranchées, susceptibles en effet d’enrayer son développement comme entreprise commerciale. Critique vis-à-vis du pouvoir en place, Caras y Caretas garda donc une attitude modérée, traitant des questions sérieuses d’un ton léger. Dans ses colonnes, la politique était moins une arène où ses lecteurs eussent été encouragés à intervenir, qu’un spectacle auquel ils étaient conviés à assister en tant que citoyens-consommateurs. De même, la nécessité de mettre en adéquation sa politique éditoriale avec les attentes du public eut-elle pour effet que la revue ne s’en prenait au régime conservateur qu’avec des arguments faisant consensus et ne s’associait qu’à des dénonciations qui, n’impliquant aucune identification à tel ou tel parti ou faction politique ni aucune exclusion, présentaient le degré de généralité nécessaire propice à susciter l’adhésion d’un large auditoire opposé aux vices de la « politicaillerie » (arbitraire dans la répartition des postes officiels, clientélisme, corruption du système électoral, etc.). S’il lui arrivait de prendre parti face aux événements politiques, sa tendance dominante était de se borner à exposer la scène publique dans toute sa diversité à l’intention de tous ses lecteurs. Cette réticence à tout jugement partial présentait parfois un air contraint, mais laissait néanmoins entrevoir les sympathies de la rédaction. Hormis certaines constantes générales (opposition au régime en place, anticonservatisme), la coexistence d’éléments contradictoires empêchait d’y percevoir une ligne politique cohérente et soutenue. Caras y Caretas décochait ses piques contre certaines fractions de la classe dirigeante et sur quelques-unes de ses pratiques, mais sans que jamais la remise en question s’étende jusqu’aux institutions mêmes ou jusqu’aux fondements du système économique. En particulier, la façon dont Caras y Caretas rendit compte des mouvements de protestation de 1902 (avec notamment la première grève générale de l’histoire de l'Argentine) démontre les limites de son profil populaire et de ses convictions démocratiques. Mais la revue entendait faire partie du débat public en Argentine et accueillait donc dans ses colonnes le discours critique vis-à-vis du système politique, en vue de satisfaire un lectorat qui commençait à faire preuve de compétence politique et à revendiquer des droits dans tous les domaines. Pour autant, il n’entrait pas dans l’objectif central de Caras y Caretas, en sa qualité d’entreprise fondamentalement commerciale, de façonner l’opinion. La rédaction de manière générale privilégiait la logique d’intégration et une attitude conciliante, et œuvrait pour une sphère publique consensuelle où l’entente était la valeur suprême — attitude qu’incarnait à merveille le général Mitre, figure tutélaire idéale, dépolitisée et équanime, à qui Caras y Caretas ne ménageait pas ses hommages. En ce qui concerne l’immigration de masse en Argentine, Caras y Caretas contribua, dans le même esprit, à implanter dans le public la conception inclusive, partagée du reste par la majorité des élites, y compris au sein du gouvernement ; cette position se traduisait dans son attitude éditoriale, qui allait à l’encontre d’une tradition criolla unitaire et sélective, promue par certaines autres revues, et était en adéquation avec un lectorat qui, plutôt que d’adhérer à telle tradition déterminée, avait une pratique culturelle fragmentaire où les termes « cosmopolite » et « national » ne s’excluaient pas. Perdurant pendant 43 ans, Caras y Caretas exerça une grande influence sur tous les magazines qui lui succéderont en Argentine. Quoique promettant des nouveautés artistiques et littéraires, sa tendance était esthétiquement plutôt conservatrice, compte tenu que la revue se destinait au grand public et redoutait les risques de l’innovation esthétique. Pourtant, l’écriture journalistique moderne qui s’y déployait commença bientôt à déteindre sur d’autres textes destinés au public nouveau, y compris littéraires, dont certaines caractéristiques (découverte de la ville, l’exploration des marges de la société, langage populaire, désacralisation de l’art) remontaient à Caras y Caretas. Horacio Quiroga, collaborateur et disciple de la revue, y publia ses premiers récits et, faisant siens ces principes, ajustera sa production aux règles formelles et thématiques apprises dans Caras y Caretas.

Synopsis Haroldo Conti, homo viator

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